L'archonte convoque l'ecclesia

L'ecclesia a été nettoyée.
Désormais, les bancs de l'assemblée sont propres bien que quelques tâches de sang aient eu du mal à partir.

La séance a été ouverte par l'archonte Komeas.
Il est fatigué mais une maladie récente, mais tient à être présent.



Citoyens !
Je suis gravement peiné de ce qui s'est passé ici même ce matin !
Ce ne sont pas des manières voyons !
Megacles s'exprime au nom d'Athènes et des fauteurs de trouble se sont amusés à semer la zizanie !
Je veillerais à ce que les coupables soient retrouvés et punis. On ne traite pas ainsi Athènes et ses grands hommes.

L'ecclesia est divisée entre ceux qui sont contents du discours de Komeas et ceux qui hallucinent de tant d'erreurs prononcées.

Mais je ne vous ai pas convoqué par cela citoyens.
Il y a un sujet qui me taraude.

Il se tourne vers le fonctionnaire responsable des débats pour qu'il lui remémore le sujet à étudier.

Ah oui !
Le cas des paysans de Halimous. Certains d'entre eux s'en sortent mais beaucoup ont du mal à honorer leurs frais. Nous ... nous avons étudié une solution. Il faudrait saisir leurs terres et les mettre en vente, tout en assurant qu'ils puissent les travailler, contre une taxe que payerait le paysan au nouveau propriétaire, bien entendu.

Un citoyen se lève. Il est du groupe des Paraliens (nouveaux riches).

Alors c'est tout ? Tu nous as convoqué pour ignorer aussi scandaleusement les évènements de ce matin ?

Quelques voix s'élèvent pour le faire taire, d'autres le défendent.

Komeas l'ignore en poursuivant

- Peut-être que Megacles a une proposition ou un avis.

Sentant que ça n'est pas le moment, Megacles refuse d'intervenir.

- Et Pisistrate ?!! crie un Diacrien
- Cessez de perturber la séance, lance Komeas fatigué
Pisistrate n'a plus donné de nouvelles. Et Eukratès, le leader des Paraliens, dont je fais parti, est gravement blessé alors un peu de pudeur.

Il est hué par quelques citoyens qui lui sont opposés.

Léostrate ne comprend pas que l'on puisse manquer de respect à l'archonte à ce point

- Il sert à rien de resasser la merde ! Oublions le misérable spectacle de ce matin.

Antéros, tout jeune citoyen, était présent à la séance.

En temps que petit producteur, la discution lancée par l'archonte l'interressait. Son domaine n'était effectivement pas bien grand et ne couvrait qu'une petite surface mais il avait su le mettre en valeur grâce à son travail acharné et celui de ses esclaves qu'ils traitaient avec une grande générosité selon les dires de certain.

C'est donc dans l'optique d'éclaircir le discour de l'archonte qu'il se leva pour prendre la parole d'une voix naïve et pleine de candeur d'un homme jeune qui n'a pas encore connu la détresse grâce peut être à sa chance ?

Noble archonte, je ne suis pas au courant de ce qu'il se passe dans la cité mais, étant moi même producteur, j'aimerais savoir en quoi vendre les terres des petits producteurs aiderait ces mêmes producteurs à s'acquitter plus facilement de leur frais ?

Heureux qu'enfin un citoyen prenne la parole après quelques secondes de flottement, Komeas lui répond :

Il n'est pas question de saisir toutes les terres des paysans et producteurs en difficulté, seulement de ceux qui ont déjà des dettes ou qui seront en situation de dette à la fin de l'année.
En intervenant directement auprès des producteurs et paysans en difficulté, Athènes, en les revendant à de nouveaux propriétaires, sauve les affaires des dit paysans en difficulté, tout en leur permettant de continuer à travailler leur terre.

Rasseréné par les paroles de l'archonte Antéros reprend toutefois.

Noble Archonte, si les mesures que tu veux faire appliquer sont adoptées, quels seront les prix pratiqués ? Par la je n'entend pas une réponse chiffrée mais un ordre d'idée, c'est à dire le prix d'une terre au rabais ou le prix réel de la terre ?

Komeas réfléchit quelques instants. Il semble furtivement regarder en direction de Megacles puis te répond

Le prix des terres sera calculé selon le rendement de la terre. Si la terre peut rapporter beaucoup alors la terre sera plus chère qu'une terre moins fertile et ...

C'est alors qu'il est coupé par Megacles



Bien entendu Archonte Komeas. Mais il doit être clair que les terres seront principalement soumises aux propositions de rachat des futurs propriétaires. On ne peut pas demander à des citoyens de racheter des terres en perdition et en même temps leur imposer un prix.

Il est applaudit par tous les Pédiens et certains Paraliens

Aglaophon prit alors la parole :

En prenant de telles mesures, on aide en aucun cas les petits producteurs. On les asservit à de plus gros. Qui va racheter ces terres, si ce n'est les plus riches ? Ainsi, le petit producteur sera sous la coupelle de celui qui lui a acheté ses terres, aussi bien en terme de travail qu'en terme de prix. Car les prix serait dès lors maîtrisé par les seuls gros producteurs. Cela n'assurera pas aux petits producteurs la survie et cela aura sûrement comme conséquence une hausse des prix.

Nous te savons proche de l'aristocratie, archonte, mais de là à écraser les plus faibles, il y a un monde.

Megacles se rassoit

Komeas répond à Aglaophon :



Que proposes-tu alors ? Laisser les paysans dans leurs difficultés jusqu'à ce que leurs terres soient rachetées par des étrangers ?

Alcyonée arrive en retard à l'assemblé, d'ailleurs il boîte quelque peu en raison de la dernière bataille! Il s'aide pour marcher d'un grand bâton. Ce bâton pourrait aussi bien servir dans le cas d'une nouvelle bagarre.

Deux réunions, en si peu de temps, le soleil de l'été vous fait perdre la tête, puisse les dieux nous épargnez! (Alcyonée fait référance à la bagarre de dernière fois)

Pourquoi ne pas nous en remettre à la gouverne des Archontes et des nobles citoyens pour ces questions? J'ai toute confiance en la sagesse de ces derniers pour trancher adroitement la question.

Si certains citoyens vivent dans des taudis à Halimous c'est qu'il sont pauvre en vaillance ou que leur chefs sont pauvre en audace. Que l'on organise un raid sur le territoire des Thébains ou des Corinthiens, nous prendrons ce que nous auront besoin et nous maudiront nos ennemis pour plaire aux dieux. Voila ce qu'il faut faire!

Allons nous parler comme des infâme marchands comme à Corinthe, ou bien comme des guerriers téméraires ; les fils d'Athènes? La terre doit appartenir à qui a la force des bras pour la cultivé mais aussi la force des bras pour la défendre.

Je ne comprends pas ton intervention jeune citoyen.
Nous proposerais tu d'aller faire la guerre à nos voisins ?
Si c'est cela, c'est une folie ! Nous recenons d'une guerre avec Mégare et il est hors de question que sous mon archontat Athènes songe à nouveau à la guerre !

Toujours debout et ignorant les réclamations bellicsistes d'Alcynoée.

Merci noble Archonte d'avoir répondu à mes questions d'humble citoyen. Une petite question me trotte encore dans la tête, sait on pourquoi en particulier Halimous souffre elle au niveau de ses petits producteurs ?

Pour ma part, je me targue d'avoir une petite exploitation qui marche correctemment et qui me permet d'améliorer un peu chaque année le confort des miens et ntore subsitance. Peut être y a t il un problème au niveau de l'organisation de ces domaines ?

Komeas, le problème est structurel et non pas conjoncturel. Athènes ne manquent pas de denrées, il me semble même si bien des nécessiteux crient famine. Mais ceci est une autre affaire dont nous parlerons je l'espère un autre jour. Nous ne marchandons pas assez avec les autres cités athéniennes. Notre commerce est trop recentré sur nous-mêmes. Il faut vendre à nos voisins et pour cela il faut permettre à nos petits exploitants de le faire. Or les voies de communication sont peu sûres et en piteux états. Il nous faut investir dans des routes et commencer à entreprendre avec certaines cités des négociations commerciales.

Ensuite, pour prévenir d'une possible mauvaise récolte, il faut entreprendre dès aujourd'hui la création d'un fond d'urgence.

Réduire en esclavage quelques villages et prendre les troupeaux ces derniers n'est pas la guerre, les régions frontalières ont toujours vécu de ces troubles et de ces dangers. Nos pères vivaient de ce genre d'expéditions éclatantes et virils. Nos ennemis n'oseront nous déclarer la guerre si ils voyent que nous sommes les plus forts. Et puis qui ferait la guerre pour quelques villages peuplés de paresseux et d'inutiles? Gloire à Poséidon!

Alcyonée frappe durement de son bâton sur le sol pour appuyé ses propos, puis se frappe par mégarde sur son pied valide! Aie! Il s'écroule lourdement et lamentablement en maudissant les archontes et les dieux.

Il faut plusieurs années pour qu'une relation commerciale avec une cité étrangère soit vraiment effective.
Et construire une route qui soit sûre et bien praticable coute chère et elle ne se construit pas en un jour.

Je ne doute pas qu'il faut mener une telle politique mais c'est sûr le long terme or ces gens à Halimous ont besoin d'une aide assez rapide.

Quant à utiliser la force, c'est par une telle politique que des fils d'Athènes ne reviennent plus chez eux, que des veuves, des enfants pleurent leur proche disparu.

Mais la vente de leurs terres ne leur apportera jamais prospérité...

Komeas répond à Aglaophon

Mais vendre leurs terres tout en permettant qu'ils continuent de les cultiver et en faire commerce leur permettra de ne pas se retrouver chassés et sans ressources.

Dimitryon, qui jusque là était demeuré silencieux, se lève et prend la parole :

- Archonte, tu nous parles de quelque chose que la plupart des gens ici connaissent bien. J'ai moi-même quelques fermes en ma possession et je sais que les gens de bonne naissance en général, possédant par nature la sagesse nécessaire, se conduisent toujours bien avec leurs serviteurs. Il est donc futile de vouloir croire que faire vendre à quelques uns leur propriété serait synonyme pour eux de servitude ! Au contraire, il auraient ainsi accès à de meilleures gestionnaires, à des individus qui ont une vue d'ensemble du marché et sauront gérer leurs intérêts au mieux, en voyant plus loin que le bout de leur clôture !

Alors qui parle d'augmentation des prix ? Les prix n'augmenteront que si la demande augmente ou l'offre diminue ; en quoi cela pourrait-il arriver ici ? Nous ne parlons que d'un changement de propriétaire, au mieux des intérêts de tous les partis ! D'ailleurs, si cela venait à avoir lieu, je me propose pour racheter les terres de ces paysans, en partie tout du moins. Car je vous le demande, pourquoi refuser aux plus éduqués d'exercer leur talent dans l'intérêt du plus grand nombre ? Quel bas instinct pourrait vous faire refuser cela ?

MJ Zeus a écrit:

Komeas répond à Aglaophon

Mais vendre leurs terres tout en permettant qu'ils continuent de les cultiver et en faire commerce leur permettra de ne pas se retrouver chassés et sans ressources.

Combien de temps ? Leurs terres ne leur appartenant pas, qu'est-ce qui empêchera le nouveau propriétaire de les chasser ?

Et en quoi passer de la propriété au servage est-elle une amélioration des conditions de vie ??? Si choisir une solution d'urgence entraîne la paupérisation que le long terme, autant ne pas la prendre...

A Dimitryon

Je vois déjà ici les riches propriétaires se frotter les mains face à une telle initiative... ils seront les grands bénéficiaires de cette loi qui accentuera le fossé déjà béant entre les citoyens modestes de la cité et les aristocrates. Ceci est inacceptable dans la mesure où une fois encore, le fruit du travail de ces hommes de terre ne leur profitera qu'en une infime partie.

Déjà tu te proposes de racheter des terres imaginant à l'avance la belle affaire que tu feras en manipulant ces modestes hommes, envoûtés par la rhétorique éclairée des hommes instruits. Les desseins des valeureux ne doit pas être le pouvoir et les attributs personnels mais bel et bien le bien-être de la société et de ses prochains.

Je ne vois pas dans tes propos la volonté d'améliorer les conditions de vie de ces braves hommes mais plutôt le besoin perpétuel de voire sa fortune et par conséquent son pouvoir s'agrandir.

Je dois avouer que je trouve cela navrant.

Se tournant vers Komeas :

Cette mesure te paraît sûrement bonne, archonte, en ce jour, mais rapidement, le mécontentement gagnera les labours et les prés d'Athènes. Ce jour-là, le risque qu'encourra la cité sera dès lors très grand car à force d'éloigner les petits des grands, on finit par ne plus les entendre le jour où ils décident à leur tour de croître.

Komeas écoute attentivement le court échange qui a lieu et répond à Aglaophon après avoir salué de la main l'intervention de Dimitryon.

Je vois que dans ton argumentation, citoyen, tu privilégies outrageusement ces paysans qui, en définitive, disons le, n'ont pas su gérer leur affaire.
Tu m'obliges à le dire plus crument que je ne l'aurais voulu. Or, lorsqu'un homme n'est plus capable d'assumer ses responsabilités dans n'importe quelle entreprise que cela soit, il doit être mis sous tutelle comme la femme l'est de l'homme.

Cette mesure me semble la seule raisonnable pour empêcher une destabilisation de notre économie. Si des paysans font faillite et s'en remettent à des hommes étrangers à la cité, l'oikos, c'est à dire notre territoire tout entier et nos valeurs courrent à leur perte.

Il n'est pas question d'effectuer un coup de force en permettant aux puissants de conforter leur puissance et au riches de devenir encore plus riches !
Il est question de notre avenir et comme le dit le citoyen qui a parlé avant toi, il s'agit de voir un peu plus loin que la cloture du champ ...
Non seulement cette mesure permettra au paysan de ne pas se retrouver sans terre ni labeur mais en plus elle mettra ces terres sous la responsabilité de citoyens d'envergure autre que celle du petit paysan du fin fond de l'attique. Et les Dieux savent combien notre économie a besoin de s'ouvrir au monde qui nous entoure.

Puis il tend la main vers Megacles

Et je compte sur les Pédiens pour faire preuve de mesure et de raison dans le processus de rachat de ces terres qui se mettra en place si l'ecclesia vote ma proposition. Bien sûr, si vous pensez que l'intervention de la boulé est vitale au dossier, je ferais appel aux bouleutes.

Mais je le répète, seuls des hommes tels que Megacles, ou encore Eukratès sont l'avenir d'Athènes et de sa paysannerie.