Eukratès est un nouveau riche. Il est né dans une famille de propriétaires fonciers peu fortunés, affaiblis par la crise des années 600/594 et qui ont été sauvés par l'intervention de l'archonte Solon en - 594.
Son père meurt en -593. C'est lui qui reprend les rennes de l'affaire familiale et la fait fructifier à tel point que dix ans après être passés à cause de la ruine, Eukratès est l'un des hommes les plus riches d'Athènes, rejoignant les Alcméonides sur le podium de la fortune.
Dès - 582, il rejoint le groupe politique des Paraliens, formés de tous ceux qui sont propriétaires fonciers, riches et puissants et influents mais qui ne sont pas des "bien nés" ou des Eupatrides, c'est à dire des nobles athéniens. Cette différence d'avec les vieilles familles de l'aristocratie athénienne, telle que les Alcméonides, les pousse à créer leur propre formatin politique.
C'est celle-ci qu'Eukratès rejoint en -582 à l'âge de 38 ans.
Dès lors, sa vie est une succession de succès. Il est finalement élu chef des Paraliens en - 566, après que le précédent chef soit devenu archonte.
Personnage fort influent parmi ses pairs et respecté de ses adversaires politiques, il parvient à imposer un nouveau style chez les Paraliens. Il ne veut plus se démarquer des Pédiens pour la seule raison qu'ils ne sont pas du même "sang" mais parce qu'il considère que les intérêts des Pédiens et des Paraliens sont, par essence, différents.
Après 4 années de mandat, Eukratès est poignardé lors d'une séance à l'ecclesia très houleuse. Il agonise deux jours avant de rendre l'âme à l'âge de 59 ans, laissant à ses 4 fils le soin de se partager son héritage.
On disait de lui que c'était un homme droit, avec des principes auxquels ils ne faillissaient jamais ce qui lui a valu l'oppostion d'une partie des Paraliens à un moment donné, si bien qu'à la fin de sa vie, le groupe politique des Paraliens avait désigné le citoyen Komeas comme candidat à l'archontat, alors qu'il était un farouche opposant à Eukratès.
Ses ennemis disaient de lui qu'il était un parvenu et qu'il n'avait de mérite que d'être le fils d'un père riche mais néanmoins inculte.