Procès Diantrite

Diantride ne voulait pas parler jusqu'alors.

Je n'ai rien à dire ! Rien de rien ! Je ne me défendrais pas et votre procès sera à jamais marqué du sceau de l'infamie et de l'arbitraire !

Gardant son calme malgré les paroles prononcées par Diantrite

Bien, que l'accusé soit reconduit dans sa cellule pendant que le tribunal statue sur son cas;

Murcilagos, Tholios, tous les jurés et l'accusé reviennent après la délibération de l'aréopage. Murcilagos fai signe à toute l'asistance de s'assoir, il s'éclairci la voix puis débute le prononcé du jugement.

Attendu que l'accusation a étéabli les faits d'incendie criminel;
Que de nombreux témoins affirment avoir vu Diantrite ordonner l'incendie
Que les faits établis ne sont pas contestés par l'accusé
Qu'il ne semble présenter aucun regrêt

L'Aréopage déclare à l'unanimité l'accusé Diantrite coupable d'incendie criminel et de meurtre.

Il fixe Diantrite et lui dit dans les yeux

Diantrite, tu es condamné à mort.
Tu n'auras pas de scépulture décente et il sera interdit de te faire des funérailles. Tu erreras dans l'Hadès pour l'éternité.
Tes biens seront confisqués et vendus aux enchères et les fonds iront à la la ville d'Halimous que tu as ravagée.
Ton exécution aura lieu demain à la première heure de la journée et tu n'auras droit à aucune dernière volonté.

Verdict rendu durant l'hiver de l'an 23 de la démocratie, pour le Bien et la Justice Athénienne.

La scéance est levée

Diantride au Doyen Murcilagos

Doyen, puis-je prendre une dernière fois la parole ?

étant levé, il fait face à Diantrite et dit d'un ton bougon

Tu aurais dû parler pendant le procès.
Enfin, je suppose que je peux au moins t 'accorder ça.

*d'un ton sec*
Fais vite

hj: Murci tu m'aurais pas oublié pour la délibération par hasard ? Mais bon tant pis je suis d'accord de toute façon

Solon attend de voir ce que va dire Diantride

Diantride, le ventre bedonnant, la barbe fournie, et les cernes autour des yeux, et le poil gris, prend la parole.

Je fais parti d'un autre temps, un temps qui a vu régné Cimon le Tolérant, et Ajax l'Héritier. Il y a 10 ans de cela, la royauté revenait à Athènes, elle renaissait des cendres laissées par Pisistrate, mort en 525 et ses fils Hippias et Hipparque.
Déjà, Hippias avait tenté de revenir au pouvoir à Athènes, en s'alliant avec les Perses, en attaquant avec des mercenaires la cité d'Athènes. Là cela avait été Thémistocle qui lui avait barré la route.
Quelques années plus tard, c'était Cimon qui, fort de la gloire et la renommée acquise sur le champ de bataille contre les Perses, en l'an 11 et 12, rétablissait les royalistes sur le trône d'Athènes.
A cette époque, j'avais déjà cinquante ans et des poussières et je m'émerveillais de tant de génie, comme je m'étais émerveillé devant les actions des démocrates, Clisthènes, Théophaste, Péricles, Olympiakos, Alcibiade, Ptolémée, Pirus Gracchus, Thémistocle et bien d'autres... Tout ces citoyens ont marqué ma vie.

Ils ont pourtant été mes ennemis de conviction et lorsque les démocrates se sont vus écartés du pouvoir, ils sont devenus mes ennemis de sang. C'était une lutte à mort. Cimon ne l'avait pas compris, il pensait sincèrement trouver un accord, tout comme Ajax qui planifiait de réformer en profondeur le système.

Mais comme Thémistocle s'était dressé face à Hippias, comme Péricles et d'autres s'étaient dressés devant Tsartias de Marathon, c'est Délios qui s'est dressé face à Cimon et Ajax. Ces hommes ont fait notre histoire et aujourd'hui, alors qu'Ajax n'est pas encore jugé, je pense pouvoir dire qu'une ère se termine.
L'ère des Grands Hommes est révolue.

D'antan, les citoyens suivaient des citoyens, des chefs, des commandants. Clisthènes étaient opposés à Mégacles l'Ancien, chacun avait ses partisans et Athènes vivait au rythme de leurs conflits. Théophaste était opposé à Thémistocle et Olympiakos et, moins virulemment à Péricles, et Athènes a marché au son des victoires des uns et des autres jusqu'à l'an 5, en pleine guerre contre Marathon où Théophaste trouva la mort, une mort anonyme, sans gloire. Athènes suivit alors Thémistocle dans ses égarements, perdit de vue Olympiakos, trop occupé par ses activités commerciales, et confia son destin entre les mains de nouveaux hommes, Péricles était toujours là, Alcibiade, Ptolémée et Pirus Gracchus émergeaient. Toujours ces hommes qui réunissaient autour d'eux des citoyens pour faire évoluer Athènes.

Cimon, Ajax et Délios en sont les derniers exemples. Ils sont les derniers à avoir séduit et réunis derrière leur nom des fanatiques, des partisans... Et nous avons vu où cela nous a mené : au chaos.
Moi-même, j'ai participé à ce chaos et au moment où je commettais mes folies, je n'en comprenais pas leur gravité. Aujourd'hui, je réalise et je crois que ma condamnation à mort est le plus bel acte, le plus responsable et censé de toute ma vie.

Cette ère des Grands Hommes est donc révolue, disai-je. Depuis le retour de la démocratie, et la tentative avortée par Pirus Gracchus de prolonger l'ancienne ère des Grands hommes, ce ne sont plus les Citoyens qui mènent Athènes, mais les idées !
C'est donc bien l'ère des Idées qui gouverne chaque âme de ce territoire. Depuis 3 ans, chaque magistrat est élu pour son programme, pour ses idées, sa conception d'Athènes et même si certains continuent de vouloir réunir autour d'eux des partisans, ils ne parviennent en réalité qu'à rassembler des hommes qui sont d'accord entre eux et qui veulent un repaire, un maître à penser comme me dit un jour Kleos des Agonactes Tetrapoliens.

C'est donc en sachant qu'Athènes va vers un destin meilleur que je vais quitter ce monde pour un autre moins clément pour moi. C'est donc en sachant qu'Athènes reverra peut-être bientôt les idées royalistes triompher que je m'en vais, car je sais que désormais, ce ne sont plus les magouilles des plus vicieux qui vaincront mais la sagesse des programmes les plus élaborés et efficaces.

Adieux

Diantride s'avance vers les gardes qui le ramènent à sa cellule