Les voilà tous rassemblés les enfants, les parents, les vieillards. Ils attendent. Voilà deux heures qu'on leur a annoncé le retour du grand Artos, le vainqueur des Marathoniens, qui ramène dans ses filets le mauvais Damalys. Les poètes chantent depuis presque deux heures les louanges des armées grecque, les philosophes adaptent leur rhétorique aux exploits des soldats athéniens et les femmes sont exceptionnellement autorisées à se mettre aux balcons pour accueillir en héro les compagnons d'Artos.
Le long de la voie des Panathénées qui mène de l'Agora à l'Acropole, des milliers de citoyens et métèques sont amassés. Ils sont certains que le plus fort du défilé aura lieu là. D'autres, plus pressés, attendent à l'entrée nord d'Athènes, à la porte d'Eleusis, d'où les chemins du nord partent.
On peut voir également de nombreux magistrats, entourés de leurs fonctionnaires ou garde personnelle ou bien encore d'admirateurs. Ils sont, eux aussi, pressés de voir arriver Artos. Ils voient la guerre se terminer, c'est maintenant à eux de jouer.
Les Athéniens ne savent pratiquement rien de la guerre, de ce qui s'est passé au nord. Les discours des quelques politiciens anti guerre ont presque apeuré la majorité mais depuis l'annonce de la victoire, tout semble rentrer dans l'ordre. Cependant, on remarque tout de même que toutes les entreprises n'ont pas cessé de fonctionner. Des cheminées marchent encore, des coups de marteau sont encore assénés sur des enclumes, ou bien encore des paysans crient toujours après leurs esclaves. Certes, une certaine majorité est là pour le retour d'Artos, mais beaucoup aussi ne se sont pas déplacés. Les derniers discours alarmistes à propos de la Perse ont détourné des magistrats au pouvoir bon nombre de citoyens et métèques.
Mais aujourd'hui, on est là pour s'amuser et certainement que les héros du jour ne remarqueront pas encore l'absence d'une partie de la population...