Rassemblement de métèques

A l'intérieur de la Métissia, peu à peu, des métèques accompagnés de quelques étrangers se rassemblent. Montés une estrade fraîchement construites, Ammonios de Milet prend la parole :

Mes amis, encore une fois, une loi d'Athènes concernant le statut des métèques a été révisée sans que nous soyons concertés. Il y a là la volonté évidente pour Athènes de nous faire comprendre que nous sommes des sous-hommes. S'il est logique que nous ne bénéficions pas des mêmes droits que les Athéniens, il est insupportable de voir ainsi négliger notre apport à la Cité. Nous avons donc décidé ensemble de nous rendre à l'Ecclésia pour faire entendre notre voix. Cabonos de Delphes va nous expliquer ce que nous désirons voir évoluer dans la loi athénienne.

Ammonios se recula et cabonos avança. Autour de lui, figuraient les plus vénérables métèques de la cité : Tergalion d'Ionie, Philolaos de Sparte et le doyen Protagoras de Corinthe.

Braves métèques, fiers étrangers qui nous ont rejoints, je vous remercie d'avoir répondu à l'appel des grands métèques de la ville.

Se tournant vers Tergalion, Philolaos, Ammonios et Protagoras :

Je vous remercie, nobles exilés, de m'avoir soutenu et d'avoir réussi à faire passer le message auprès de la population.

hj : avant de continuer, j'attends les mj pour évoquer l'affluence. Je demanderai par ailleurs aux non-métèques de ne pas poster pour le moment. Merci

Honorables métèques, braves étrangers,

Je suis heureux de vous voir ici aussi nombreux. Je ne pensais pas qu'autant de métèques seraient prêts à braver les risques de représailles pour une plus grande liberté. mais vous êtes là et bien là. Et c'est, ensemble, unis, solidaires, nombreux que nous sauront nous faire entendre d'Athènes; Athènes aura l'intelligence de comprendre le désarroi dans lequel nos familles se trouvent aujourd'hui. De plus en plus démunies, de plus en plus baffouées, elles ont l'impression que la Cité les regarde avec l'oeil perçant de l'indifférence. Nous faisons avancer Athènes et nous souhaitons qu'thènes avance plus loin encore pour ouvrir la voie à un monde pacifié.

Il se tourne vers les maisons environnantes où des métèques passentla tête par la fenêtre pour écouter.

Rejoignez-nous, vous qui nous regardez. Plus nombreux encore, nous serons d'autant plus forts. Il n'est point question pour nous d'offenser Athènes mais de réclamer un peu plus de considération. Athèna la protectrice de ces lieux saura donner à la cité toute la sagesse qui est la sienne et elle en fera de même avec nous.

Cependant, aussi métèque que nous sommes, nous avons plus que des droits, nous avons des mérites et pour cela, nous irons à l'Ecclésia négocier une avancée significative concernant le statut des métèques et des étrangers.

Nous réclamerons d'abord que le statur de mérèque soit plus facile à acquérir pour les étrangers.
Nous devons absolument obtenir que les métèques via une délégation qu'ils auront élus soient régulièrement consultées par l'archonte. C'est un point essentiel.
Le métoïkon forfaitaire doit être diminuer sensiblement.
Je pense aussi que les propriétés acquises par les métèques ne puissent être réquistionnées par la cité. De même, l'accès à la proprité des étrangers doit être rendu possible.
Enfin, je pense qu'un métèque qui passe 10 ans dans l'armée doit avoir comme récompense l'octroiement pour ses enfants de la citoyenneté athénienne quand ceux-ci sont nés sur le sol de la cité.

Ce sont sur ces points que nous sommes mis d'accord avec mes humbles collaborateurs pour vous offrir à vous une vie meilleure, moins honteuse, plus valorisée. Il ne sera en aucun cas question d'offenser la cité qui grâcieusement nous accueille mais juste de lui faire entendre que nous ne sommes pas prêts à tous les sacrifices et notamment celui de la santé et de l'éducation de nos enfants pour qu'Athènes continue à faire de nous les rebus de la Grèce.

Mes amis, une dernière fois, rassemblons-nous et entamant notre marche vers la liberté.

Les compagnons de Cabonos descendent de l'estrade, l'applaudissent. Cabonso est donc seul sur le monticule.

C'est alors que l'on voit approche un homme, tous le connaissent, c'est l'archonte polémarque Diodore, chargé de gérer les affaires des métèques. Il se présente aux premières lignes et monte auprès de Cabonos, il le salue.

Salut à toi Cabonos.
J'ai été prévenu d'un rassemblement de métèques mécontents, je me suis dit alors que nous pourrions en discuter tous ensemble.

Cabonos surpris...

Diodore ? Il a donc fallu que nous nous réunissions ainsi pour que tu nous accordes ton précieux temps.

La remarque de Cabonos était teintée d'ironie. Cette arrivée sembla irriter quelque peu les métèques. Ammonios ruminait bruyamment et il remonta sur la scène. Cabonos posa sa main sur son bras, lui priant ainsi de se calmer.

Oui, honorable Diodore, nous sommes en colère. Encore une fois, une loi sur le statut des métèques est passée sans que notre parole soit quémandée. Crois-tu que c'est ainsi qu'une démocratie doit traiter des hommes et des femmes qui, jour après jour, travaillent pour sa grandeur ? De plus, ces amendements que j'ai consultés ne nous sont pas assez favorables. Certes, il y a quelques avancées mais elles n'auront pas plus de conséquences que l'urine d'un chien sur un olivier ! Nous réclamons plus et surtout nous désirons ardemment une plus grande reconnaissance, une plus grande considération de la part de cette belle cité qu'est Athènes.

Les applaudissements grondérent...

Diodore

Je vois...
Métèques, Etrangers,
Je vous rappelle que vous êtes ici à Athènes chez les Athéniens que vous vivez à Athènes car vous le désirez ardemment et que vous êtes donc les ôtes des Athéniens. Je n'ai jamais vu de ma vie un ôte contester les règles de l'hébergeur chez qui il vit. Cela serait mal vu je pense et je crois que les métèques doivent se le dire.

Ainsi, vous n'aurez pas de plus grande reconnaissance, car cela ne veut rien dire. La loi sur les métèques restera en vigueur car tel l'a décidé le peuple athénien et que des métèques ne feront pas plier la démocratie athénienne.

Oui vous aidez Athènes dans son économie, oui vous êtes des marchands, etc, alors restez ce que vous êtes et ne vous mêlez pas de politique !

La foule hue. Ammonios lève le bras haut et crie :

Puisque c'est ainsi ! Rendons-nous à l'Ecclésia !

Cabonos regarde Diodore

Ton mépris des métèques que tu es censé représenter est intolérable. Les Dieux ne te pardonneront pas d'avoir ainsi pris de haut leurs protégés. Athènes ne peut actuellement se passer du travail des métèques. En temps de guerre, ils font avancer la cité puisque tous les jeunes hommes sont partis au front. Nous nous rendrons donc à l'Ecclésia.

Cabonos regarde quelques jeunes hommes robustes.

Emparez-vous de ce mécréant !

Les jeunes hommes, remontés contre les propos de Diodore, ne se font pas prier, encerclent le présomptueux et l'attachent.
Cabonos reprend la parole.

Tu as raison, Ammonios, il nous faut désormais montrer quelle est notre force et notre détermination. A L'ECCLESIA !

Diodore prend peur, tente de se débattre mais c'est trop tard, il est attaché. Puis avec une fureur dans la voix :

Vous le paierez très cher fous que vous êtes !
Ce sera la mort pour chacun d'entre vous !

Maintenant, rendez vous à l'ecclesai et vous verrez comment vous serez accueillit !

Tes soldats sont au front et nous te tenons. Ce sera pour nous un bon moyen de faire pression. Tu nous as insultés comme tu le fais depuis trop d'années en négligeant la tâche qui t'as été donnée par les Athéniens. Tu ne respectes personnes si ce n'est le pouvoir. Regarde bien ma dague, si je dois mourir, tu partiras avant moi ! Es-tu prêt à ce sacrifice pour Athènes ! Je ne le crois pas. Moi j'y suis préparé...