Les funérailles du Grand Prêtre de Zeus

L’aube printanière avait été particulièrement douce ce jour là. Au réveil, les athéniens avaient pu profiter d’un soleil chaleureux et d’un ciel sans nuage ainsi que du doux chant des oiseaux dans le matin. Les rayons du Soleil caressaient les rues et les bâtiments de la cité, se reflétaient dans l’eau claire des fontaines et de l’aqueduc et éclataient littéralement en de nombreux rais de lumières sur les Temples de l’Acropole. Tout indiquait une journée splendide en ce printemps de l’an 20 mais les athéniens comme le temps semblaient suspendus au chant cristallin qui s’élevait du Podium, sur l’Agora. Plusieurs habitants du quartiers Metissia dans lequel se trouvait l’Agora, se dirigeaient déjà vers la source de ces chants, sachant très bien ce qu’ils allaient y trouver …
Là haut, le cortège funèbre célébrant le défunt Grand Prêtre de Zeus se préparait à offrir à Délios sa dernière parade dans les rues de la cité et à offrir aux athéniens la dernière vision du Roi de la Rue. Lorsque les rayons du Soleil cessèrent d’illuminer le Temple de Zeus de façon si éclatante, le cortège s’ébranla en direction du quartier Skambonidai. Les Grands Prêtres étaient en tête du cortège pour ouvrir le chemin. Derrière eux venait la chorale des enfants du Temple de Zeus que Délios avait fondée plusieurs années auparavant puis le lit funéraire suivait, porté par les amis du Kérios de la famille des Philaïdes. Ptolémée, Pirus et Solon d’un côté et Tholios, Artos et Théos de l’autre. Les six hommes étaient revêtus du même habit simple des démocrates et marchaient d’un pas synchrone et plutôt lent. Ensuite venaient des magistrats de la cité et nombre d’ambassadeurs venus saluer le défunt une dernière fois. Le Grand Prêtre de Zeus d’Olympie, fidèle ami de Délios était là, accompagné de sa suite au sein de laquelle les athéniens disaient que se trouvaient le prince d’Epire, le prince cadet de Macédoine ou encore le neveu du Tagos de Théssalie … Il y avait aussi les ambassadeurs résidant à Athènes comme l’ambassadeur de Delphes, l’ambassadeur d’Oropôs, de Salamine ou de Megare … Derrière eux suivaient enfin de nombreuses personnes attristé de la mort du Grand Prêtre. Des fidèles du Temple de Zeus tout d’abord mais également de pauvres gens que Délios avait aidé toute sa vie ou encore les orphelins qu’il avait recueilli après la guerre contre Marathon …

Rythmé par les chants graves et tristes de la chorales, le cortège s’avançait ainsi dans la cité et la suite des athéniens grossissait à chaque pas. Le parcours emprunté par le cortège avait été nettoyé et préparé pour l’occasion. Les gardes de la cité et les marins d’Artos formaient une haie d’honneur au défunt tandis que les façades des maisons avaient été décorées de guirlandes de fleurs. Comme dans l’Elysée, des pétales de fleurs étaient jetés au sol par les élèves de l’école de Zeus afin d’offrir un lit de rose en l’honneur du Grand Prêtre de Zeus.
Le quartier Skambonidai fut le premier quartier à être traversé et la masse d’athéniens s’approchant du cortège fut impressionnante aux citoyens. Ensuite, ce fut le quartier mélite qui fut traversé et qui apporta également son flot d’athéniens rejoignant le cortège. Le quartier Koïle dans lequel se trouvait le palais des Philaïdes ne manqua pas l’occasion de saluer l’un des siens et se vida presque complètement pour accompagner Délios jusqu’aux abords du Royaume d’Hadès. Le passage du quartier Kollitos s’ensuivit tandis que les chants continuait et que personne ne quittait le cortège. Malgré la difficulté de la tâche, les six hommes portant le lit ne faiblissaient pas et poursuivaient leur marche en conservant l’air sérieux et triste qui seyait à l’occasion.

Enfin, après une heure et demi de marche, l’escalier de l’Acropole s’étendait face à la foule. Les marches avaient été parsemées de pétales également alors qu’une rangée de prêtres de tous bords formait la suite de la haie d’honneur au Grand Prêtre car les armes étaient interdites sur l’Acropole. Tandis que les gardes continuaient de surveiller les rues abandonnées avec l’aide de quelques volontaires, les marins d’Artos avaient pour la plupart pris le chemin de l’Acropole pour assister à la cérémonie avec leur chef. Cette dernière était d’ailleurs prête à débuter. Le lit funèbre fut déposé sur un petit échafaudage de bois surplombant un lit de bois arrosé d’huile parfumée. Ensuite, chacun prit sa place pour assister à la cérémonie donnée par le Grand Prêtre d’Olympie lui même tandis que l’Intendant du Temple d’Athènes faisait office d’assistant pour l’occasion.

La famille de Délios, sa femme enceinte et ses deux enfants était installée au premier rang des fidèles, aux côtés des magistrats de la cité, des dignitaires athéniens et étrangers et des amis de Délios. Suivaient les prêtres, qui ne participaient pas tous à la cérémonie, et puis le peuple athénien dont la masse dense et impressionnante occupait toute l’étendue de l’Acropole dont plus aucun centimètre carré n’était libre. A plusieurs endroits des autels avaient été dressés pour que la population puisse profiter des sacrifices même à distance du principal autel qui se trouvait évidemment devant le Temple de Zeus encore en réparation …


HJ : Voilà pour le début de la cérémonie. Vous pouvez réagir et puis je continuerai avec la cérémonie religieuse proprement dite.

Rimbos est présent , il a revetu l'armure de son pere , ses insignes de stratege, et la lourde épée de son père pend a son coté.
Il n'a pas de larmes, mais sa main droite serre fortement la garde de son épée.
Tout bas il psalmodie quelques prieres en hommage au grand homme.
Il est entouré de quelques amis , des pauvres gens comme lui , venus rendre un dernier hommage a delios.

Lentement, dignement, le Grand Prêtre d’Olympie monta les quelques marches qui le séparaient de l’Autel de Zeus auprès duquel il allait officier. L’air grave et majestueux, le Gardien de l’Olympe entama la cérémonie par une prière au Roi des Dieux et aux Dieux de l’Olympe afin d’appeler l’intention des divinités sur la cérémonie. D’une voix forte, le Grand Prêtre entonna sa prière que les prêtres de Zeus alentour reprirent et amplifièrent par leur nombre tandis qu’un calme religieux régnait dans l’assistance.

Zeus Roi, Seigneur de la Terre et de l’Univers
Zeus Roi, Dieu Eternel, d’entre tous le Père
Zeus Roi, Rassembleur des nuées, maîtres des éclairs
Zeus Roi, Souverain juste, noble et fier.

Vois ton peuple réuni aujourd’hui
Ecoutes ses humbles prières
Vois ton peuple rassemblé ici
Ecoutes ses vœux les plus chers.

Ô Zeus, Immortel Père des Dieux,
Ce jour nous sommes malheureux.
Nous pleurons la mort d’un ami cher,
Nous célébrons la perte d’un frère.

Levant au ciel une coupe richement décorée de pierreries et de dorures, le Grand Prêtre d’Olympie en verse le contenu dans une petite vasque toute noire et représentant Zeus foudroyant les Titans en filigranes d’or, sacrifice symbolique pour appeler la bienveillance du Père des Dieux.
Le Grand Prêtre reposa ensuite sa coupe et adressa une prière à l’esprit du défunt et à Zeus.

Délios Philaïde, athénien engagé,
Serviteur des Dieux, ton Elu.
Ami du peuple, des délaissés,
Généreux, père de la Rue.

Ô Zeus, aide nous à trouver la force,
La volonté de tenir, de bomber le torse
Pour la sagesse, la justice et l’amitié,
Pour l’Honneur de cet esprit éclairé.

Nous pleurons la perte de Délios
Mort assassiné par le fer atroce
Et l’accompagnons aux portes de la mort
L’unité retrouvée et l’esprit plus fort.

Délios, combattant de la démocratie,
Défenseur du peuple et de la justice
Pour lesquels il a perdu la vie
Pour que la tyrannie se finisse.

Aujourd’hui nous offrons aux Dieux
Mais aussi au défunt esprit bienheureux
Le sacrifice de nos bêtes grasses
Offertes humblement et en masse.

Le vieil homme prit alors le couteau sacrificiel du Temple de Zeus et le leva dans le ciel tandis que les rayons du soleil se reflétaient sur sa lame et continua sa litanie.

Par mon geste symbolique, pur et rituel
J’offre le sang innocent de l’animal
Pour ouvrir à Délios les portes éternelles
Et de sa marche écarter tout mal.

Qu’Hadès l’accueille et le juge incontinent
Qu’il le teste et le déclare innocent
Qu’il lui ouvre alors la voie du domaine des Dieux
Pour qu’enfin Délios vive heureux dans les cieux.

Par ce sang sacrifié, par ce sang offert
Je renouvelle le lien des hommes et des divinités
Eternel chemin de la terre vers la félicité
Assurance de l’éternité pour notre glorieux frère.

Puis le Grand Prêtre abattit sa lame avec assurance et expérience sur la gorge d’une brebis toute blanche qu’un de ses assistants lui avait amené. La bête ne tenta pas de s’enfuir ni de résister et son sang rouge s’écoula sur l’autel tandis qu’à ce moment, tous les autres prêtres sur l’acropole effectuèrent le même geste sur des dizaines et des dizaines de bêtes devant le peuple.

Après le sacrifice, le Grand Prêtre se lava les mains dans une vasque pleine d’eau et montra au peuple ses mains propres et donc, symboliquement pures. Enfin, il regarda l’assistance et dit

Maintenant, écoutons les paroles des amis du défunt. Que le premier orateur s’avance et prenne la parole que je lui laisse.

HJ : Les orateurs peuvent prendre la suite selon ce que Tholios et Solon ont décidé.

Tholios a écouté le grand pretre et met un peu de temps a réagir quand il leur donne la parole,il se lève avec à la main un papyrus,il se présente devant la foule et dit après avoir remercié le grand pretre


Athéniens aujourd'hui est le jour où nous enterrons notre leader,leader que nous avons tous suivi pour une chose:la démocratie.Chacun de nous aimez Délios,chacun de nous était pret à mourrir pour lui mais c'est lui qui est mort pour nous tué par l'infame Ajax.
Depuis mon arrivé à Athènes je connais Délios et j'ai suivi toute sa carrière politique.Je l'ai toujours vénéré et je le remercie aujoud'hui de m'avoir toujours soutenue.

Mais je voudrai vous lire une lettre de Délios,lettre qu'il m'a donné peu de temps avant sa mort,avant le procès.Au fond de lui il savait qu'il ne survivrait pas.Voilà ce qu'il a écrit:

Puis Tholios lit la lettre d'un ton triste

Si ces mots sont lus, c’est donc que je n’ai pas survécu, certainement pendu misérablement au bout d’une corde par la volonté d’un homme qui se croît béni. Voici donc mes dernières volontés et mes dernières paroles.
Je me plais à croire à que j’ai été un homme utile aux athéniens. Que j’ai servi le peuple à la hauteur de mes possibilités et de mes capacités. Que je l’ai guidé avec sagesse et intégrité sans chercher pour moi le pouvoir personnel ni la gloire ni la richesse. Cependant, je dois également avouer que c’est en partie à cause de moi que la démocratie s’est retrouvée enchaînée à cette horrible couronne depuis l’an 10. Dirigeant athénien à plusieurs reprises, je n’ai pas vu le destin s’approcher, je n’ai pas vu les royalistes s’avancer sournoisement pour retirer au peuple son bien le plus précieux : sa liberté.
Et maintenant qu’on me livre un procès pour me discréditer dans la politique, j’avouerai ceci : Que si je suis coupable, c’est d’avoir cru la démocratie invincible. C’est de m’être reposé sur les lauriers que des milliers d’hommes avaient érigé par leur sang et leur labeur et d’avoir permis, par mon indolence, la chute du don d’Athéna. En un mot, d'avoir oublié que la démocratie est comme une rose parfaite qu'on doit chérir et conserver comme un trésor dans la nature.

A l’heure où mon procès va s’ouvrir et où j’attend dans ce cachot sombre et humide dans lequel je me suis déjà retrouvé une fois, j’écris ces lettres pour Athènes et les athéniens car je ne crois pas en la justice d’une monarchie qui me déteste et a tout fait pour me discréditer auparavant. Je tiens donc à saluer les gens que j’aime et ma famille avant tout. Ma femme Pénélope Eupatrides dont je confie le destin à ses cousins Pirus et Ptolémée mais aussi à mes enfants Achtalion qui est à Olympie, jeune néocore sous l’égide du Grand Prêtre de Zeus et ma fille Hélène. Je pense aussi à cet enfant qu’il a plu aux Dieux de m’offrir et qui vit encore dans le ventre de sa mère. Je regrette qu’il ne connaisse pas son père.
Je pense à tous ceux qui ont été mes amis. Hippocrate l’ancien dont j’aurais échoué à suivre l’exemple. Ptolémée et Pirus qui furent les frères que je n’ai pas eu. Solon, un homme largement digne d’être mon fils. Artos et Bucéphale, guerriers au grand cœur et tellement plus nobles par leur âme que ces gens qui se prétendent aristocrates. Tholios l’aubergiste qui accueille tant et tant de personnes dans sa taverne, là où je prenais grand plaisir à parler des Dieux. Et tous les autres aussi. Hippocrate le jeune, en dernier lieu. J’ai l’espoir qu’il saura reprendre le flambeau laissé par son père et qu’il le portera haut et fier dans le ciel parce que la liberté d’un peuple n’a pas de prix, même pas celui du sang et de la guerre.

A l’heure où le bourreau m’enlèvera la vie, je prierai pour que la démocratie soit enfin restaurée à Athènes. Je regrette de n’avoir pas réussi à guider le peuple vers la Lumière divine ; je regrette de ne pas l’avoir ramené à lui-même et de ne pas lui avoir remis son destin entre les mains. Mais même sur de mourir, je n’ai pas peur pour Athènes car je sais que des hommes bons et grands poursuivront l’œuvre que tant de grands hommes portèrent à travers les années.

Mes amis, dites à mes enfants que leur père les embrasse. Qu’il ne reviendra pas mais qu’il les aime de tout son cœur et emportera leur souvenir jusqu’à chez Hadès. Dites leur que leur père aura fait son possible pour qu’ils connaissent une belle vie. Et priez, priez pour qu’Athènes retrouve ce Don que lui avaient confié les Dieux. Faites votre possible et vivez pour que la démocratie soit à jamais installée dans notre cité.
Le garde vient me chercher, le procès va certainement commencer. Qui sait ce qu’il en ressortira ! Je vous adresse à tous mes amitiés et au peuple, tout mon espoir et mon affection. Adieu, pensez à moi quand le ciel sera bleu et le soleil brillant. Je resterai près de vous, à l’Ecclésia !

Voici les dernières paroles de cette homme qui a fait tant de bien pour la cité,pour Athènes.Maintenant rendons lui hommage et remercions le de ce qu'il nous a apporter.
N'oublions pas cet homme et que nos enfants se souviennent de lui comme d'un leader.

Puis Tholios se met à prier en l'honneur de Délios et à la fin il se mit à verser des larmes,il alla s'assoir pour laisser la parole à ses amis:Pirus,Ptolémée,Artos,Solon et Théos.

Artos prend la parole à la suite de Tholios. Son visage qui d'habitude est de marbre est inondé de larme...

Peuple d'Athènes,
Aujourd'hui nous perdons le plus grand homme de cette cité! Délios, grand prêtre de Zeus, defendeur des pauvres et des opprimés est mort...

Artos se tait un instant et reprend.

Cette homme est une des rare personne à toujours avoir cru en vous, vous le peuple. Et aujourd'hui elle est morte...

De nouvelle larme viennent s'écraser sur les joues ravagés d'Artos. Celui ci s'écroule à genou, tout le monde peut voir la détresse sur son visage.

Peuple d'Athènes, sache que quoi qu'il arrive maintenant je me battrais pour toi , quoi qu'il arrive, je le vaincrais ! Délios nous a donné un précieux cadeau la liberté et je le defendrais jusqu'au périle de ma vie, que son sacrifice ne soit pas vain !

Artos se relève et essuie ses larmes d'un revers de main. Après la défaillance que l'on avait pu voir la determination maintenant était revenu sur son visage.

Peuple d'Athènes, Je te fais le serman que personne, aucun ennemis ne passera plus jamais les portes de la cité de mon vivant, je te le promet !
Délios nous ne t'oublierons pas !

Artos se recule pour laisser la parole aux autres intervenants.

Attendant son tour, Pirus s'avance pour prendre la parole

Aujourd'hui nous sommes tous réunis pour commémorer Délios. Délios cet homme hors du commun, qui je suis sûr à sa place aux côtés des dieux. C'était un homme fervent dans ses convictions et juste dans ses propos. Toujours il a défendu la démocratie et cela lui a été fatal. Personne n'oubliera les faits de Délios et tout le monde s'en souviendra et ceci pour les années qui viendront nombreuses.

Délios nous t'accompagnons dans ton dernier chemin et nous te souhaitons un bon voyage jusqu'à l'Elysée.

Pirus retourne à sa place

Hippocrate s'avance

Comme nous le montre l'assemblée ici réunie, Délios était plus qu'un dirigeant, plus qu'un grand prêtre. Son engagement pour le peuple et pour les dieux furent sans failles, son coeur a guidé ses pas. Sa vie est pleine de leçons, de conseils. Bien qu'aveugle, il était surememnt le plus clairvoyant d'entre nous; et alors son regard ne pouvait se porter sur les hommes tels qu'ils sont faits, ils les regardaient tels qu'il agissaient. Concient lui même des fautes qu'il reconnait dans sa dernière lettre, il nous aura aprit que non, la liberté n'est pas invicible, mais elle est l'enjeu d'un perpétuel combat. Combat qu'il nous faudra mener dans la voie qu'il nous a tracé.

C'est le lecon que je retiendrait de Délios.

Ptolémée, qui avait écouté tous les orateurs les yeux brillants de larmes, sous un air grave et digne lorsqu'il se lève, est néanmoins très ému lorsqu'il prend la parole:

Délios... Ô Délios! En ce funeste jour, Athènes ne pleure pas uniquement son Grand Prêtre de Zeus. Non, en ce jour, notre Cité est effonfrée sous les larmes, car elle perd celui qui aura été le plus Grand Athénien de notre histoire, depuis des personnages tels que le Grand Thésée. Délios Philaides, en plus d'avoir été un très grand homme politique, a surtout été LE père de la nouvelle démocratie athénienne. Puissant symbole de la lutte contre la sombre période royaliste de la dernière décénie, c'est l'homme qui a permis à tous les Athéniens restés démocrates au plus profond de leur âme de garder espoir. Garder espoir dans le retour du meilleur des régimes qui soit offert à des hommes libres: le pouvoir pour le peuple, par le peuple.

Ce combat fut des plus rudes et des plus éprouvants, à un point tel que cela en est difficilement concevable. Peu de personnes se rendent réellement compte de l'incommensurable engagement de Délios pour ce but; son altruisme, sa générosité, sa noblesse de coeur et d'esprit, sa grande intelligence, sa diplomatie, ne sont que quelques adjectifs qui permettent de définir Délios, et de manière très incomplète. Toute sa vie, son oeuvre aura été de lutter pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens, de ses frères athéniens: en se montrant très proche de tout le monde, n'hésitant pas à aller régulièrement visiter les plus démunis de la Cité, accordant de son temps à toute personne qui en avait simplement besoin. Il était à l'écoute des grands comme des petits, à la fois conciliant et n'hésitant pas à exprimer clairement son avis.

On peut réellement dire que Délios, en plus d'être un fidèle serviteur des dieux de l'Olympe, a aussi été un formidable serviteur de sa Cité. Son combat, il ne l'a à aucun moment mené pour lui, mais pour tous les Athéniens! Si nous avons aujourd'hui la chance de pouvoir à nouveau décider chacun de ce que nous souhaitons faire de notre Cité, c'est grâce à Délios. Oui, grâce à sa persévérence, à son combat, et tous ses actes en fait. Mais hélas, ô combien hélas, tout ce que Délios aura fait pour nous et pour Athènes, il n'aura pas la chance de le constater depuis ici-bas. Non, car sa vie lui a été ignominieusement ôtée alors qu'il venait de libérer Athènes du joug de la monarchie! En fait, Délios a tout simplement été sacrifié sur l'autel de notre liberté, de notre démocratie!!! Non seulement, il a lutté toute sa vie pour cette grande oeuvre, mais encore, il a permis son accomplissement définitif de par sa mort! Est-ce que vous vous rendez compte de ce que Délios a fait pour nous? Ce n'est pas simplement un Grand Homme, mais un Héros!!!

Délios, aujourd'hui, je maudis Ajax jusqu'à sa quatre-vingt-septième génération pour ce qu'il t'a fait!!! Tu ne peux pas savoir à quel point je suis amer de ne pas pouvoir te serrer dans mes bras, et te dire merci pour tout ce que tu as fait pour nous, et pour moi. Je ressens une injustice sans fin par rapport à ce qu'il t'est arrivé, et je ne parviens pas à comprendre comment les dieux ont pu permettre une chose pareille... La seule chose qui puisse expliquer cela, c'est que tu étais quelqu'un de trop précieux pour rester parmis les simples mortels.... Délios, tu resteras dans ma mémoire comme un Saint Homme.

Baissant le visage, pour masquer les larmes qui coulaient:

Aujourd'hui, je perds moi aussi un éminent collègue, un confrère, un compagnon, mais surtout un ami, qui était aussi un cousin par alliance... que je considérais comme mon propre frère! Aujourd'hui Délios, si tu m'entends, je te fais la promesse solennelle de cultiver la mémoire de ton nom et de ton oeuvre, pour que génération après génération, on se souvienne de toi ainsi que de tout ce que tu auras fait pour Athènes. Tu laisses des orphelins ainsi qu'une veuve derrière toi, voilà pourquoi je jure de m'en occuper dorénavant comme s'il s'agissait de ma propre famille. Et un jour prochain, ils porteront à leur tour ton nom avec honneur et fierté, et je suis certain qu'ils sauront s'en montrer digne.

Délios, je ne t'oublierai jamais. Et je te jure que je ferai en sorte que personne ne le fasse, jamais. Bon voyage jusqu'aux Champs de l'Elysée, mon frère.

Et Ptolémée, les larmes coulant toujours sur ses joues, se rapproche de Délios, dépose un baiser sur son front en signe de respect, dépose deux pièces d'or sur ses yeux, et s'agenouille... Avant de se relever, et de retourner à sa place, lentement, d'une démarche très solennelle.